La fatigue est un motif courant de consultation en naturopathie.
Quand on parle de fatigue, on parle d’un état de fatigue un peu persistant, comme l’asthénie mais il ne faut pas les confondre, leur origine n’étant pas la même et leur approche micronutritionnelle non plus d’ailleurs.
Comment faire la différence entre les deux alors ?
La fatigue est un état de lassitude physiologique normale qui a un lien avec le niveau d’activité, qu’il soit physique ou psychique ou les deux.
Elle sera diminuée, voire disparaîtra avec du repos. On considère que cette fatigue est normale.
Si elle persiste, malgré une baisse d’activité (repos, sommeil, etc..), cette fatigue devient anormale.
L’asthénie est une fatigue anormale, très présente et persistante, même en dehors de tout effort et elle ne cède pas au repos.
On peut dire que la fatigue sera réactionnelle à une hygiène de vie qui n’est pas optimale (manque de repos, sédentarité, alimentation inadaptée, petits soucis organiques ou encore manque d’élimination) tandis que l’asthénie reflète un vrai problème de fond ( par exemple : stress chronique, dépression, pathologie infectieuse, neurologique, digestive etc…)
Le premier travail du naturopathe consiste à identifier clairement si c’est une fatigue réactionnelle ou une asthénie. La prise en charge étant très différente.
Ici, nous allons nous intéresser à la fatigue réactionnelle et sa prise en charge en micronutrition. (Si vous avez envie d’en savoir plus sur la micronutrition, je vous conseille cet excellent article)
Dans un premier temps, un petit tour du coté de votre hygiène de vie sera fait afin de comprendre pourquoi cette fatigue réactionnelle s’est installée : dormez vous assez ? Quel est votre niveau de stress ? Vos entraînements sportifs sont-ils excessifs ? …
On se penchera ensuite sur votre alimentation. Cet ensemble de questions nous renseigne sur d’éventuels déficits.
Une fatigue un peu persistante va nous faire penser à un déficit en fer, en magnésium (voir les deux) mais on pourra aussi penser à un déficit en coenzyme Q10.
Il peut y avoir d’autres raisons mais nous allons évoquer ces trois possibilités ici.
En ce qui concerne le fer, c’est vraiment un des éléments à vérifier en cas de fatigue persistante, surtout si on a à faire à une femme (23 % des femmes en âge de procréer sont carencées, 60 à 70 % en fin de grossesse). Un dosage de la ferritine est nécessaire avant de complémenter une personne (bilan à demander à votre médecin).
Il convient de choisir un complément alimentaire qualitatif, parfaitement assimilé par l’organisme et il faudra également corriger les apports alimentaires en cas de carence avérée.
Concernant le magnésium, il n’existe pas de marqueur biologique fiable. Quelques signes peuvent faire penser à une carence en magnésium : spasme de paupières, crampes, fourmillements, engourdissements, baisse d’énergie, irritabilité, anxiété, problèmes de concentration, difficultés d’endormissement …
Une mauvaise alimentation peut aussi être responsable de la carence : industrielles, raffinée…
Il faut savoir que 7 personnes sur 10 ont des apports inférieurs aux besoins journaliers recommandés.
Avant d’envisager une complémentation en magnésium, il faudra corriger l’alimentation et s’assurer que l’équilibre acido-basique est bien respecté.
Ensuite, si la complémentation s’avère nécessaire, un magnésium hautement assimilable sera choisi (il doit y avoir de la taurine et de la vitamine B6 dans le complément proposé, tous deux permettant une bonne assimilation du magnésium).
Une autre carence, moins connue, est celle en coenzyme Q10 (CoQ10)
Le coenzyme Q10 agit comme une vitamine dans l’organisme, active la production d’énergie sur le plan cellulaire. Tous les processus physiologiques qui exigent une dépense énergétique ont besoin de CoQ10. Il est d’ailleurs présent dans toutes les cellules du corps.
Il est établi que de nombreuses pathologies et désordres fonctionnels sont associés à une diminution des niveaux de CoQ10 (fatigue, douleurs musculaires, dysfonctionnements du muscle cardiaque, neuropathies, etc…)
Les causes de cette carence peuvent être : régimes hyper protéinés, restrictifs, une résistance à l’insuline, la prise de statine (traitement contre le cholestérol), le sport d’endurance à haute dose etc…
La complémentation en coenzyme Q10 sera alors nécessaire.
Pour conclure, en cas de fatigue, pensez à optimiser votre assiette, respectez l’équilibre acido-basique, veillez à la qualité de votre sommeil, apprenez à gérer votre stress et si besoin, complémentez.
Chaque personne étant différente, les conseils donnés ici sont d’ordre général. Il est toujours préférable de faire le point avec votre naturopathe avant de prendre des compléments alimentaires.
Sources :
Photo : Shutterstock
Laboratoire Copmed
Véronique Duivon, stratégie bien être
maxi sciences